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Présentation de l'équipe et de nos avis de la controverse

Tommy Girard

Avant de commencer ces travaux mon opinion était clairement négative vis-à-vis de la notation chiffrée. J'explique cette position par mon parcours scolaire pas toujours placée sous le signe de l’excellence. Les études supérieures et plus particulièrement ces travaux m'ont offert l’opportunité de saisir pleinement les limites de mes arguments. Aujourd'hui il ne me reste plus d'aversion envers la note et suis conscient  de la complexité des questions docimologiques. Cependant je pense qu'il est de la responsabilité non seulement des sciences sociales mais également de tous les acteurs de l'éducation de s'interroger sur le sens que l'on donne à l'évaluation.
Qu'il soit représenté en acquis, en chiffres ou en couleurs, le résultat du processus instructif doit être soigneusement étudié pour comprendre ce sur quoi il nous renseigne chez l'élève.

Car c'est bien l'élève qui est le sujet principal de l'éducation il doit faire l'objet de toutes les attentions et être le centre du questionnement dans ce domaine. A ce titre je note que comme bien souvent si l'élève est minutieusement observé et étudié et que chacun des acteurs discoure et philosophe sur lui il reste le grand absent du débat publique. Pas une fois je n'ai lu  "un enfant a déclaré...". M'inscrivant dans la lignée des pédagogues de l'éducation nouvelle il est de mon intime conviction que l'avis des grands oubliés de l'éducation mérite d'être considéré avec le plus grand sérieux.

Enfin, après s'être enquis des finalités de l'évaluation et de la représentation qu'en ont les élèves, dans le soucis de permettre l’épanouissement ainsi que l'accès à l'autonomie et à l'esprit critique, les acteurs de l'éducation devront mettre un point d'honneur à éviter au mieux les nombreux pièges des biais sociaux de jugement et d'évaluation.

Frédéric Falque

La note chiffrée est un objet historique et culturel fort en France. Nous sommes nombreux à y avoir été confronté pendant toute notre scolarité, et même parfois au-delà, dans le cadre professionnel. A titre personnel, avant d'engager les recherches sur cette controverse, je n'étais pas favorable à l'utilisation des notes chiffrées pour évaluer l'apprentissage des élèves, car je trouvais ça trop réducteur de réduire tout le processus d'apprentissage à une note qui n'est pas forcément significative.

Je me rends compte maintenant de toute la complexité de cette pratique, qui soulève de nombreux enjeux d'éducation et concerne de multiples acteurs qui interviennent différemment au sein de la controverse. En effet, ce n'est pas seulement la note chiffrée en elle-même qui est concernée, mais également la manière d'enseigner, de transmettre les connaissances et la posture de l'enseignant dans son rapport aux élèves.
Ainsi, je pense qu'il est important d'aller plus loin que l'obstacle du chiffre, et remettre en question tout le système de notation afin de tendre vers une école qui fait sens pour les élèves, avec plus de transparence dans les contenus, pour qu'ils puissent rendre compte eux-mêmes de leurs apprentissages.


Je 

Igor Zolotkov

Avant d'effectuer les recherches pour l'analyse de cette controverse, je portais un regard assez critique sur l'évaluation des élèves par notation chiffrée, n'y voyant que ce que les partisans de la réforme mettaient en avant. A savoir, un système subjectif favorisant la compétition et engendrant une peur de la note, et par extrapolation de l'école.
Au jour d'aujourd'hui, mon avis, même s'il n'a pas radicalement changé, est néanmoins plus nuancé. Le travail que nous avons dû effectué pour le cours de Questions Vives, et plus spécifiquement la polarisation des opinions engendrées par cette controverse, m'ont fait prendre conscience de l'importance de la neutralité et de la distanciation nécessaires à la compréhension de toute la complexité d'une situation controversée.

Par ailleurs, peut-être que la réponse à la problématique des notes chiffrées ne se trouve pas forcément là où les partisans de la réforme le pensent. Supprimer les notes pour les remplacer par un système de couleurs ou d’acquisition de compétences ne serait qu'instaurer une notation déguisée tout aussi capable de nuire à l’épanouissement de certains élèves que l'était la précédente. Aussi, faudrait-il peut-être s'attaquer à la place que l'on donne à la note dans notre société et aux conceptions hiérarchisantes de l'école du tri social.

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